XVII. - LES VIES SUCCESSIVES. PREUVES HISTORIQUES.

Notre étude serait incomplète si nous ne jetions un regard rapide sur le rôle qu'a joué dans l'histoire la croyance aux vies successives.

Cette doctrine domine toute l'antiquité. On la retrouve au coeur des grandes religions de l'Orient et dans les oeuvres philosophiques les plus pures et les plus élevées. Elle a guidé dans leur marche les civilisations du passé et s'est perpétuée d'âge en âge. Malgré les persécutions et les éclipses temporaires, elle reparaît et persiste à travers les siècles en tous pays.

De l'Inde, elle s'est répandue sur le monde. Bien avant que fussent apparus les grands révélateurs des temps historiques, elle était formulée dans les Védas et notamment dans la Bhagavad Gita. Le Brahmanisme et le Bouddhisme s'en inspirèrent, et, aujourd'hui encore, six cents millions d'Asiatiques - le double de ce que représentent toutes les confessions chrétiennes réunies - croient à la pluralité des existences.

Le Japon nous a montré, depuis peu, ce que peuvent chez un peuple de telles croyances. Le magnifique courage, l'esprit de sacrifice que montrent les Japonais en face de la mort, leur impassibilité devant la douleur, toutes ces qualités maîtresses qui firent l'étonnement du monde en des circonstances mémorables, n'ont pas d'autres sources.

Après la bataille de Tsoushima, nous apprend le Journal, dans une scène de mélancolie grandiose, devant l'armée assemblée au cimetière d'Aoyama, à Tokyo, l'amiral Togo parla au nom de la nation et harangua les morts en termes pathétiques. Il demanda aux âmes de ces héros de «protéger la marine japonaise, de hanter les navires et de se réincarner dans les nouveaux équipages1».

Si, avec le professeur Izoulet, commentant, au Collège de France, l'oeuvre de l'auteur américain Alf. Mahan sur l'Extrême-Orient, nous admettons que la vraie civilisation est dans l'idéal spirituel et que, sans lui, les peuples tombent dans la corruption et la décadence, il faudra bien le reconnaître : le Japon est appelé à un grand avenir.

Revenons à l'antiquité. L'Egypte et la Grèce adoptèrent cette même doctrine. Sous un symbolisme plus ou moins obscur, partout se cache l'universelle palingénésie.

L'ancienne croyance des Egyptiens nous est révélée par les inscriptions des monuments et par les livres d'Hermès : «Prise à l'origine, nous dit M. de Vogüé, la doctrine égyptienne nous présente le voyage aux terres divines comme une série d'épreuves, au sortir desquelles s'opère l'ascension dans la lumière.» Mais la connaissance des lois profondes de la destinée était réservée aux seuls adeptes2. Dans son livre récent : la Vie et la Mort, A. Dastre s'exprime ainsi3 :

«En Egypte, la doctrine des transmigrations était représentée par des images hiératiques saisissantes. Chaque être avait son double. A la naissance, l'Egyptien est reproduit en deux figures. Pendant la vie de veille, les deux personnages se confondent en un seul ; mais dans le sommeil, tandis que l'un se repose et répare ses organes, l'autre s'élance dans le pays des rêves. Toutefois, cette séparation n'est pas complète ; elle ne le sera qu'à la mort, ou plutôt c'est cette séparation complète qui sera la mort même. Plus tard, ce double actif pourra venir vivifier un autre corps terrestre et accomplir ainsi une nouvelle existence semblable.»

En Grèce, on retrouve la doctrine des vies successives dans les poèmes orphiques. C'était la croyance de Pythagore, de Socrate, de Platon, d'Apollonius et d'Empédocle. Sous le nom de métempsycose4, ils en parlent souvent, dans leurs oeuvres, en termes voilés, car ils étaient liés, pour la plupart, par le serment initiatique. Cependant, l'affirmation en est précise dans le dernier livre de la République, dans Phèdre, le Timée et le Phédon :

«Il est certain que les vivants naissent des morts, que les âmes des morts renaissent encore.» (Phèdre.)

«L'âme est plus vieille que le corps. Les âmes renaissent sans cesse du Hadès, pour revenir à la vie actuelle.» (Phédon.)

La réincarnation était célébrée en Egypte dans les mystères d'Isis, et en Grèce, dans ceux d'Eleusis, sous le nom de mystère de Perséphone. Les initiés seuls participaient aux cérémonies.

Le mythe de Perséphone était la représentation dramatique des renaissances, l'histoire de l'âme humaine, passée, présente et future, sa descente dans la matière, sa captivité en des corps d'emprunt, sa ré-ascension par étapes successives. Les fêtes éleusiniennes duraient trois jours et traduisaient, dans une émouvante trilogie, les alternances de la double vie, terrestre et céleste. Au terme de ces initiations solennelles, les adeptes étaient sacrés5.

Presque tous les grands hommes de la Grèce furent des initiés, des fervents de la grande déesse. C'est dans ses enseignements secrets qu'ils puisèrent l'inspiration du génie, les formes sublimes de l'art et les préceptes de la divine sagesse. Quant au peuple, on ne lui présentait que des symboles. Mais, sous la transparence des mythes, la vérité initiatique apparaissait, comme à travers l'écorce de l'arbre transsude la sève de vie.

La grande doctrine était connue du monde romain. Ovide, Virgile, Cicéron, dans leurs oeuvres impérissables, y font de fréquentes allusions. Virgile, dans l'Enéide6, assure que l'âme, en plongeant dans le Léthé, perd le souvenir de ses existences passées.

L'école d'Alexandrie lui donna un vif éclat, par les oeuvres de Philon, Plotin, Ammonius Sacchas, Porphyre, Jamblique, etc.. Plotin dit, en parlant des dieux : «Ils assurent à chacun le corps qui lui convient et qui est en harmonie avec ses antécédents, selon ses existences successives.»

Les livres sacrés des Hébreux : le Zohar, la Kabbale, le Talmud, affirment également la préexistence et, sous le nom de résurrection, la réincarnation. C'était la croyance des Pharisiens et des Esséniens7. L'Ancien et le Nouveau Testament, au milieu de textes obscurs ou altérés, en portent encore des traces nombreuses ; par exemple, dans certains passages de Jérémie et de Job, puis dans le cas de Jean-Baptiste, qui fut Elie, dans celui de l'aveugle-né et dans l'entretien secret de Jésus avec Nicodème.

On lit dans Matthieu8 : «Je vous le dis en vérité, entre les enfants des femmes, il n'y en a point de plus grand que Jean-Baptiste. Et si vous voulez entendre, il est lui-même Elie qui doit venir. Que celui l'entende, qui a des oreilles pour entendre.»

Un autre jour, les disciples du Christ l'interrogèrent disant9 : Pourquoi donc les Scribes disent-ils «qu'il faut d'abord qu'Elie revienne ?» Jésus leur répondit : «Il est vrai qu'Elie doit venir d'abord et rétablir toutes choses ; mais je vous dis qu'Elie est déjà venu, mais ils ne l'ont point reconnu et lui ont fait ce qu'ils ont voulu.» Alors les disciples comprirent que c'était de Jean-Baptiste qu'il avait parlé.

Un jour, Jésus demande à ses disciples ce que l'on dit de lui dans le peuple. Ceux-ci répondent10 : «Les uns disent que tu es Jean-Baptiste ; d'autres, Elie ; d'autres, Jérémie, ou quelqu'un des anciens prophètes revenu au monde.» Jésus, loin de les dissuader, comme s'ils eussent débité des choses imaginaires, se contente d'ajouter : «Et vous, qui croyez-vous que je suis ?» Quand il rencontre l'aveugle-né, ses disciples lui demandent si cet homme est né aveugle à cause des péchés de ses parents ou des péchés qu'il a commis avant de naître. Ils croyaient donc à la possibilité de la réincarnation et à la préexistence possible de l'âme. Leur langage ferait même croire que cette idée était répandue dans le peuple, et Jésus semble l'autoriser, au lieu de la combattre. Il parle des nombreuses demeures dont se compose la maison du Père, et Origène, commentant ces paroles, ajoute : «Le Seigneur fait allusion aux stations différentes que les âmes doivent occuper, après qu'elles ont été dépouillées de leurs corps actuels, et qu'elles en ont revêtu de nouveaux.»

Le christianisme primitif possédait donc le vrai sens de la destinée. Mais avec les subtilités de la théologie byzantine, le sens caché disparut peu à peu ; la vertu secrète des rites initiatiques s'évanouit comme un subtil parfum. La scolastique étouffa la première révélation sous le poids des syllogismes, ou la ruina par son argumentation spécieuse.

Cependant, les premiers Pères de l'Eglise et, entre tous, Origène et saint Clément d'Alexandrie, se prononcèrent en faveur de la transmigration des âmes. Saint Jérôme et Ruffinus (Lettre à Anastase) affirment qu'elle était enseignée comme vérité traditionnelle à un certain nombre d'initiés.

Dans son oeuvre capitale : Des Principes, livre I°, Origène passe en revue les nombreux arguments qui montrent, dans la préexistence et la survivance des âmes en d'autres corps, le correctif nécessaire à l'inégalité des conditions humaines. Il se demande quel est le total des étapes parcourues par son âme dans ses pérégrinations à travers l'infini, quels sont les progrès accomplis à chacune de ses stations, les circonstances de cet immense voyage et la nature particulière de ses résidences.

Saint Grégoire de Nysse dit «qu'il y a nécessité de nature pour l'âme immortelle d'être guérie et purifiée, et que, si elle ne l'a pas été par sa vie terrestre, la guérison s'opère par les vies futures et subséquentes».

Toutefois, cette haute doctrine ne pouvait se concilier avec certains dogmes et articles de foi, armes puissantes pour l'Église, tels que la prédestination, les peines éternelles et le jugement dernier. Avec elle, le catholicisme eût dû faire une plus large place à la liberté de l'esprit humain, appelé dans ses vies successives à s'élever par ses propres efforts et non pas seulement par une grâce d'en haut.

Aussi, ce fut un acte gros de conséquences funestes que la condamnation des vues d'Origène et des théories gnostiques par le Concile de Constantinople, en 553. Elle entraîna le discrédit et le rejet du principe des réincarnations. On vit s'édifier alors, à la place d'une conception simple et claire de la destinée, compréhensible aux plus humbles intelligences, conciliant la justice divine avec l'inégalité des conditions et la souffrance humaines, tout un ensemble de dogmes qui firent l'obscurité complète sur le problème de la vie, révoltèrent la raison et, finalement, éloignèrent l'homme de Dieu.

La doctrine des vies successives reparaît encore, à différentes époques, dans le monde chrétien, sous la forme des grandes hérésies et des écoles secrètes, mais elle fut souvent noyée dans le sang ou étouffée sous la cendre des bûchers.

Au moyen âge, elle s'éclipse presque entièrement et cesse d'influencer le développement de la pensée occidentale, au grand détriment de celle-ci. De là les erreurs et la confusion de cette sombre époque, le fanatisme étroit, la persécution cruelle, la geôle de l'esprit humain. Une sorte de nuit intellectuelle se fit sur l'Europe.

Pourtant, de loin en loin, comme un éclair, la grande pensée illumine encore, par une inspiration d'en haut, quelques belles âmes intuitives. Elle reste, pour les penseurs d'élite, la seule explication possible de ce qui était devenu, pour la masse, le profond mystère de la vie.

Non seulement les trouvères, dans leurs poèmes et leurs chants, y faisaient de discrètes allusions, mais de puissants esprits, comme Bonaventura et Dante Alighieri, la mentionnent d'une façon formelle. Ozanam, l'écrivain catholique, reconnaît que le plan de la Divine Comédie suit de très près les grandes lignes de l'initiation antique, basée, nous l'avons vu, sur la pluralité des existences. Le cardinal Nicolas de Cuza soutint, en plein Vatican, la théorie de la pluralité des vies et des mondes habités, avec l'assentiment du pape Eugène IV.

Thomas Moore, Paracelse, Jacob Boehme, Giordano Bruno, Campanella affirmèrent ou enseignèrent la grande synthèse, souvent à leurs dépens. Van Helmont, dans De Revolutione animarum, expose, en deux cents problèmes, tous les arguments en faveur de la réincarnation des âmes.

Ces hautes intelligences ne sont-elles pas comparables aux sommets des montagnes, à ces cimes glacées des Alpes, qui sont les premières à recevoir les feux du jour, à refléter les rayons du soleil, et qui les conservent encore lorsque le reste de la terre est déjà plongé dans la nuit ?

L'islamisme lui-même, surtout dans le nouveau Coran, fait une place importante aux idées palingénésiques11.

La philosophie, dans nos derniers siècles, s'en est enfin enrichie. Cudworth et Hume les considèrent comme la théorie la plus rationnelle de l'immortalité. Dans Lessing, Herder, Hegel, Schelling, Fichte le jeune, elles sont discutées avec élévation.

Mazzini, apostrophant les évêques dans son ouvrage Dal Concilio a Dio, dit :

«Nous croyons en une série indéfinie de réincarnations de l'âme, de vie en vie, de monde en monde, dont chacune constitue un progrès sur celle qui l'a précédée ; nous pouvons recommencer le stage parcouru lorsque nous n'avons pas mérité de passer à un degré supérieur ; mais nous ne pouvons ni rétrograder ni périr spirituellement.»

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Reportons-nous maintenant aux origines de notre race et nous verrons l'idée des vies successives planer sur la terre des Gaules : elle vibre dans les accents des bardes ; elle bruit dans la grande voix des forêts : «Je me suis agité dans cent mondes, j'ai vécu dans cent cercles.» (Chant bardique : Barddas cad Goddeu.)

C'est la tradition nationale par excellence ; elle inspirait à nos pères le mépris de la mort, l'héroïsme dans les combats. Elle doit être chère à tous ceux qui se sentent rattachés par le coeur ou par le sang à cette race celtique, mobile, enthousiaste, généreuse, passionnée pour la justice, toujours prête à lutter pour les grandes causes.

«Dans les combats contre les Romains - dit d'Arbois de Jubainville, professeur au Collège de France - les Druides restaient immobiles comme des statues, recevant des blessures sans fuir ni se défendre. Ils se savaient immortels et comptaient trouver, dans une autre partie du monde, un corps nouveau et toujours jeune12.

Les Druides n'étaient pas seulement des hommes braves, c'étaient aussi de profonds savants13. Leur culte était celui de la nature, célébré sous la voûte sombre des chênes ou sur les falaises battues des tempêtes. Les Triades proclament l'évolution des âmes, parties d'anoufn, l'abîme, montant lentement la longue spirale des existences (abred), pour atteindre, après bien des morts et des renaissances, gwynfyd, le cercle de la félicité.

Les Triades sont le plus merveilleux monument qui nous reste de l'antique sagesse des bardes et des Druides ; elles ouvrent des perspectives sans bornes au regard étonné du chercheur. Nous n'en citerons que trois, celles qui se rapportent plus directement à notre sujet, les Triades 19, 21 et 3614 :

19. «Trois conditions indispensables pour arriver à la plénitude (science et vertu) : transmigrer dans abred, transmigrer dans gwynfyd, et se ressouvenir de toutes choses passées jusque dans anoufn

21. «Trois moyens efficaces de Dieu, dans abred (cercle des mondes planétaires), pour dominer le mal et surmonter son opposition par rapport aux cercles de gwynfyd (cercle des mondes heureux) : la nécessité, la perte de la mémoire et la mort.»

36. «Les trois puissances (fondements) de la science et de la sagesse : la transmigration complète par tous les états des êtres ; le souvenir de chaque transmigration et de ses incidents ; le pouvoir de passer à volonté de nouveau par un état quelconque en vue de l'expérience et du jugement. Et cela sera obtenu dans le cercle de gwynfyd

Certains auteurs ont cru comprendre, d'après les textes bardiques, que les vies ultérieures de l'âme se poursuivaient exclusivement sur les autres mondes. Voici deux cas démontrant que les Gaulois admettaient aussi la réincarnation sur la terre. Nous les puisons dans le Cours de littérature celtique, de M. d'A. de Jubainville15 :

Find Mac Cumail, le célèbre héros irlandais, renaît en Mongân, fils de Fiachna, reine d'Ulster, en 603, et, plus tard, lui succède. Les Annales de Tigernach fixent la mort de Find en l'an 273 de notre ère, à la bataille d'Athbrea. «Une seconde naissance, dit d'A. de Jubainville, lui donne une vie nouvelle et un trône en Irlande.»

Les Celtes pratiquaient aussi l'évocation des défunts. Une contestation s'était élevée entre Mongân et Forgoll au sujet de la mort du roi Fothad, dont il avait été le témoin oculaire, et du lieu où ce roi avait perdu la vie : «Il évoqua, dit le même auteur, du royaume des morts, Cailté, compagnon de ses combats. Au moment où le troisième jour allait expirer, le témoignage de Cailté fournit la preuve que Mongân avait dit vrai.»

L'autre fait de réincarnation remonte à une époque beaucoup plus ancienne. Quelque temps avant notre ère, Eochaid Airem, roi suprême d'Irlande, avait épousé Etâin, fille d'Etar. Etâin était déjà née en pays celtique, plusieurs siècles auparavant. Dans cette vie antérieure, elle fut fille d'Aillil et épouse de Mider, déifié après sa mort pour ses exploits.

Il est probable que l'on retrouverait dans l'histoire des temps celtiques de nombreux cas de réincarnation ; mais on le sait, les Druides ne confiaient rien à l'écriture et se contentaient de l'enseignement oral. Les documents relatifs à leur science et à leur philosophie sont rares et de date relativement récente.

La doctrine celtique, après des siècles d'oubli, a reparu dans la France moderne. Elle a été reconstituée ou soutenue par toute une pléiade de brillants écrivains : Ch. Bonnet, Dupont de Nemours, Ballanche, Jean Reynaud, Henri Martin, Pierre Leroux, Fourier, Esquiros, Michelet, Victor Hugo, Flammarion, Pezzani, Fauvety, Strada, etc..

«Naître, mourir, renaître et progresser sans cesse, telle est la loi», a dit Allan Kardec. Grâce à lui, grâce à l'école spirite dont il est le fondateur, la croyance aux vies successives de l'âme s'est vulgarisée, répandue dans tout l'Occident, où elle compte aujourd'hui des millions de partisans. Le témoignage des Esprits est venu lui donner une sanction définitive. A l'exception de quelques âmes peu évoluées pour qui le passé est encore enveloppé de ténèbres, tous, dans les messages recueillis en notre pays, affirment la pluralité des existences et le progrès indéfini des êtres.

La vie terrestre, disent-ils en substance, n'est qu'un entraînement, une préparation à la vie éternelle. Limitée à une seule existence, dans son éphémère durée, elle ne saurait répondre à un aussi vaste objet. Les réincarnations sont les étapes de la voie que toutes les âmes parcourent dans leur ascension ; c'est l'échelle mystérieuse qui, des régions obscures, par tous les mondes de la forme, nous conduit au royaume de la lumière. Nos existences se déroulent à travers les siècles ; elles passent, se succèdent et se renouvellent. A chacune d'elles, nous laissons un peu du mal qui est en nous. Lentement, nous avançons, nous pénétrons plus avant dans la voie sacrée, jusqu'à ce que nous ayons acquis les mérites qui nous ouvriront l'accès des cercles supérieurs, d'où rayonnent éternellement la Beauté, la Sagesse, la Vérité, l'Amour.

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L'étude attentive de l'histoire des peuples ne nous montre pas seulement le caractère universel de la doctrine palingénésique. Elle nous permet encore de suivre l'enchaînement grandiose des causes et des effets qui se répercutent, à travers les temps, dans l'ordre social. Nous y voyons surtout que ces effets renaissent d'eux-mêmes et retournent à leur principe ; ils enserrent les individus et les nations dans le réseau d'une loi inéluctable.

A ce point de vue, les leçons du passé sont saisissantes. Le témoignage des siècles est empreint d'un caractère de majesté qui frappe l'homme le plus indifférent ; il nous démontre l'irrésistible force du droit. Tout le mal accompli, le sang versé, les larmes répandues retombent tôt ou tard, fatalement, sur leurs auteurs : individus ou collectivités. Les mêmes faits coupables, les mêmes erreurs entraînent les mêmes conséquences néfastes. Tant que les hommes persistent à vivre hostiles les uns aux autres, à s'opprimer, à se déchirer, les oeuvres de sang et de deuil se poursuivent, l'humanité souffre jusqu'au plus profond de ses entrailles. Il est des expiations collectives, comme il est des réparations individuelles. A travers les temps, une immanente justice s'exerce ; elle fait épanouir les éléments de décadence et de destruction, les germes de mort, que les nations sèment dans leur propre sein chaque fois qu'elles violent les lois supérieures.

Si nous jetons nos regards sur l'histoire du monde, nous verrons que la jeunesse de l'humanité, comme celle de l'individu, a ses périodes de troubles, d'égarements, d'expériences douloureuses. A travers ses pages se déroule le cortège des misères obligées. Les chutes profondes y alternent avec les élans, les triomphes avec les reculs.

Des civilisations précaires signalent les premiers âges. Les plus grands empires s'écroulent les uns après les autres dans la mêlée des passions. L'Egypte, Ninive, Babylone, l'empire des Perses sont tombés. Rome et Byzance, rongées par la corruption, s'effondrent sous la poussée des barbares.

Après la guerre de Cent ans et le supplice de Jeanne d'Arc, l'Angleterre est frappée par une terrible guerre civile, celle des Deux-Roses : York et Lancastre, qui la conduit à deux doigts de sa perte.

Qu'est devenue l'Espagne, responsable de tant de supplices et d'égorgements, l'Espagne avec ses conquistadores et son Saint-Office ? Où est aujourd'hui ce vaste empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais ?

Voyez les Habsbourg, héritiers du Saint-Empire et, peut-être, réincarnations des bourreaux des Hussites ! La maison d'Autriche a été frappée dans tous ses membres : Maximilien est fusillé, Rodolphe tombe au milieu d'une orgie ; l'impératrice Elisabeth est assassinée ; puis vient le tour de François-Ferdinand. Le vieil empereur, à la tête chenue, reste seul au milieu des débris de sa famille, et, finalement avec la guerre, c'est la défaite, la ruine et la dislocation complète de ses Etats.

Où sont, aujourd'hui, tous ces empires fondés par le fer et par le sang, celui des Califes, celui des Mongols, celui des Carlovingiens, celui de Charles-Quint ? Napoléon l'a dit : tout se paye ! Et lui-même a payé. La France a payé avec lui. L'empire de Napoléon a passé comme un météore !

Arrêtons-nous un instant sur cette prodigieuse destinée, qui, après avoir jeté, dans sa trajectoire à travers le monde, un fulgurant éclat, va s'éteindre misérablement sur un rocher de l'Atlantique. Elle est bien connue de tous, cette vie, et par conséquent, mieux que toute autre, elle doit servir d'exemple. Ainsi que le dit Maeterlinck, on peut y constater une chose : ce sont les trois plus grandes iniquités commises par Napoléon qui ont été les trois causes principales de sa chute :

«Ce fut d'abord l'assassinat du duc d'Enghien, condamné par ordre, sans jugement et sans preuves, et exécuté dans les fossés de Vincennes : assassinat qui sema autour du dictateur des haines désormais implacables, et un désir de vengeance qui ne désarma plus. Ce fut ensuite l'odieux guet-apens de Bayonne, où il attira par de basses intrigues, pour les dépouiller de leur couronne héréditaire, les débonnaires et trop confiants Bourbons d'Espagne, l'horrible guerre qui s'ensuivit, ou s'engloutirent trois cent mille hommes, toute l'énergie, toute la moralité, la plus grande partie du prestige, presque toutes les certitudes, presque tous les dévouements et toutes les destinées heureuses de l'Empire. Ce fut enfin l'effroyable et inexcusable campagne de Russie, qui aboutit au désastre définitif de sa fortune, dans les glaces de la Bérézina et les neiges de la Pologne16

L'histoire diplomatique de l'Europe, depuis cinquante ans, n'échappe pas à ces règles. Les fautes contre l'équité ont été frappées dans leurs auteurs, comme par une invisible main.

La Russie, après le déchirement de la Pologne, prêta son appui moral à la Prusse pour l'invasion des duchés danois, «un des plus grands crimes de piraterie, dit un historien, qui ait été commis dans les temps modernes». Elle en fut punie, d'abord par la Prusse elle-même, qui, en 1877, au Congrès de Berlin, la dépossédait de tous les avantages remportés sur la Turquie ; puis, plus cruellement encore, par les revers de la guerre de Mandchourie et leur répercussion prolongée dans tout l'empire des tzars qui aboutit en dernier lieu à la révolution sanglante et au chaos bolcheviste.

Au cours des derniers siècles, l'Angleterre a souvent poursuivi une politique froide et égoïste. Après la guerre du Transvaal, elle s'est retrouvée affaiblie, touchant peut-être à ces temps prédits, en termes saisissants, par sir Robert : «L'habileté de nos hommes d'Etat les immortalisera s'ils adoucissent pour nous cette descente, de manière à l'empêcher de devenir une chute ; s'ils la conduisent de manière à la faire ressembler à la Hollande, plutôt qu'à Carthage et à Venise.»

Le détachement de l'Irlande, de l'Egypte, la révolte des Indes sont venus, depuis lors, confirmer ces prévisions.

Tel sera le sort de toutes les nations qui furent grandes par leurs philosophes et leurs penseurs et qui ont eu la faiblesse de remettre leur destinée aux mains de politiciens trop avides.

N'insistons pas sur ces faits. N'avons-nous pas vu se dérouler sous nos yeux, de 1914 à 1918, le drame immense, le drame vengeur, qui a laissé l'Allemagne vaincue, punie de son orgueil et de ses crimes ?

En même temps, il faut reconnaître que la France recevait une leçon terrible, due peut-être à la légèreté, à l'imprévoyance, au sensualisme d'un grand nombre de ses enfants ; mais, avec la victoire, elle retrouvait son prestige dans le monde. Ainsi s'affirmait une fois de plus la haute mission, le rôle providentiel qui lui semblent dévolus et qui consistent à proclamer et à défendre, par toutes les formes du verbe et par l'épée, le droit, la vérité, la justice !

L'Allemagne et l'Autriche, rivées dans un pacte et une complicité farouches, avaient rêvé l'hégémonie de l'Europe et la domination du monde : l'une sur l'Orient, l'autre sur l'Occident. Dans la poursuite de leur but, elles ont foulé aux pieds les engagements les plus solennels, par exemple envers la Belgique ; elles n'ont pas reculé devant les forfaits les plus odieux. Quel a été le résultat ? Après quatre ans d'une lutte acharnée, les empires centraux ont roulé dans l'abîme. L'Autriche n'est plus qu'un fantôme de nation, l'Allemagne amoindrie, ruinée, est en proie aux luttes intestines et à tous les maux économiques.

N'est-ce pas la répercussion des événements de 1870-71 ? A leur tour les Germains ont dû connaître la défaite et l'anarchie.

Jamais peut-être, dans aucune guerre, la lutte de deux principes n'a été plus évidente. D'un côté la force brutale, et de l'autre le droit et la liberté. Et ce qui prouve que Dieu ne se désintéresse pas du sort de notre petit globe : c'est que le droit a vaincu ! On peut dire que, comme les Grecs à Marathon et à Salamine, les soldats de la Marne et de Verdun, soutenus par les puissances invisibles, ont préservé l'humanité du joug du sabre et sauvé la civilisation17. Tel sera le jugement impartial de l'histoire !

Oui, l'histoire est un grand enseignement. Nous pouvons lire dans ses profondeurs l'action d'une loi puissante. A travers la succession des événements, parfois, nous sentons passer comme un souffle surhumain ; au milieu de la nuit des siècles, par instants, nous voyons luire comme des éclairs, les radiations d'une pensée éternelle.

Pour les peuples comme pour les individus, il est une justice. En ce qui concerne les peuples, nous venons de la voir se manifester dans l'enchaînement des faits. Pour l'individu, il n'en est pas de même. On ne saurait suivre sa marche, surtout lorsque son action, au lieu d'être immédiate, ne s'exerce qu'à longue échéance. La réincarnation, la redescente dans la chair, le sombre capuchon de matière qui s'abat sur l'âme et fait l'oubli, nous cachent la succession des effets et des causes. Mais nous l'avons vu, particulièrement dans les phénomènes de la transe, dès que nous pouvons soulever le voile étendu sur le passé, et lire ce qui est gravé au fond de l'être humain, alors, dans l'adversité qui le frappe, dans les grandes douleurs, les revers, les afflictions poignantes, nous sommes contraints de reconnaître l'action d'une cause antérieure, d'une cause morale, et de nous incliner devant la majesté des lois qui président aux destinées des âmes, des sociétés et des mondes !

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Le plan se déroule en ses lignes formidables : Dieu envoie à l'humanité ses messies, ses révélateurs, visibles et invisibles, ses guides, ses éducateurs de tous ordres. Mais l'homme, libre dans sa pensée, dans sa conscience, les écoute ou les renie. L'homme est libre ; les incohérences sociales sont son oeuvre. Il jette sa note confuse dans le concert universel ; mais cette note discordante ne parvient pas toujours à dominer l'harmonie des siècles.

Les génies, envoyés d'en haut, brillent comme des flambeaux dans la nuit noire. Sans remonter à la plus haute antiquité, sans parler des Hermès, des Zoroastre, des Krishna, dès l'aurore des temps chrétiens, nous voyons se dresser la stature énorme des prophètes, géants qui dominent encore l'Histoire. Ce sont eux, en effet, qui préparèrent les voies au christianisme, la religion maîtresse, dont naîtra plus tard, à l'évolution des temps, la fraternité universelle. Puis nous voyons le Christ, l'homme de douleur, l'homme d'amour, dont la pensée rayonne d'une beauté impérissable, le drame du Golgotha, la ruine de Jérusalem, la dispersion des Juifs.

De ce côté de la mer bleue, l'épanouissement du génie grec, foyer d'éducation, splendeur d'art et de science, où l'humanité viendra s'éclairer. Enfin, la puissance romaine, qui apprendra au monde le droit, la discipline, la vie sociale.

Ensuite reviennent les âges de sombre ignorance, mille ans de barbarie, le remous des invasions, l'émergence des éléments farouches dans la civilisation, l'abaissement du niveau intellectuel, la nuit de la pensée. Mais Gutenberg, Christophe Colomb, Luther apparaissent. Les cathédrales gothiques s'élèvent ; des continents inconnus se révèlent, la religion se discipline. Grâce à l'imprimerie, l'idée nouvelle se répandra sur tous les points du monde. Après la Réforme viendra la Renaissance, puis les Révolutions !

Et voici qu'après bien des vicissitudes et des luttes, en dépit des persécutions religieuses, des tyrannies civiles et des inquisitions, la pensée s'émancipe. Le problème de la vie qui, avec les conceptions d'une Eglise devenue fanatique et aveugle, restait impénétrable, ce problème va s'éclairer de nouveau. Comme une étoile sur la mer brumeuse, la grande loi reparaît. Le monde va renaître à la vie de l'esprit. L'existence humaine ne sera plus une impasse obscure, mais une route largement ouverte sur l'avenir.

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Les lois de la nature et de l'histoire se complètent et s'affirment dans leur unité imposante. Une loi circulaire préside à l'évolution des êtres et des choses ; elle régit la marche des siècles et celle des humanités. Chaque destinée gravite dans un cercle immense, chaque vie décrit une orbe. Toute l'ascension humaine se divise en cycles, en spirales, qui vont s'agrandissant de façon à prendre un sens de plus en plus universel.

De même que la nature se renouvelle sans cesse en ses résurrections, depuis les métamorphoses des insectes jusqu'à la naissance et la mort des mondes, ainsi les collectivités humaines naissent, se développent et meurent en leurs formes successives. Mais elles ne meurent que pour renaître et croître en perfections, en institutions, arts et sciences, cultes et doctrines.

Aux heures de crise et d'égarement, des envoyés viennent rétablir les vérités obscurcies et remettre l'humanité dans sa voie. Et malgré l'envol des meilleures âmes humaines vers les sphères supérieures, les civilisations terrestres s'amendent et les sociétés évoluent. En dépit des maux inhérents à notre planète, malgré les besoins multiples qui nous oppriment, le témoignage des siècles nous le dit : dans leur ascension séculaire, les intelligences s'affinent, les coeurs deviennent plus sensibles ; l'humanité, dans son ensemble, monte lentement. Dès aujourd'hui, elle aspire à la paix dans la solidarité.

A chaque renaissance, l'individu replonge dans la masse. L'âme, en se réincarnant, prend un masque nouveau. Ses personnalités antérieures s'effacent pour un temps. Cependant, à travers les siècles, on reconnaît certaines grandes figures du passé. On retrouve Krishna dans le Christ et, dans un ordre moins élevé, Virgile en Lamartine, Vercingétorix en Desaix, César en Napoléon.

Dans telle mendiante aux traits altiers, au regard impérieux, accroupie sur un fumier aux portes de Rome, couverte d'ulcères et tendant la main aux passants, on aurait pu reconnaître, au siècle dernier, Messaline, d'après les indications des Esprits.

Combien d'autres âmes coupables vivent autour de nous, cachées en des corps difformes, en proie à des maux, à des infirmités qu'elles ont préparés, moulés elles-mêmes en quelque sorte, par leurs pensées, par leurs actes d'autrefois. Le docteur Pascal nous le dit :

«L'étude des vies antérieures de certains hommes, particulièrement frappés, a révélé d'étranges secrets : ici, une trahison causant un massacre est punie, des siècles plus tard, par une vie douloureuse dès l'enfance et par une infirmité portant en elle le sceau de son origine - la mutité : les lèvres qui trahirent ne peuvent plus parler ; là, un inquisiteur retourne à l'incarnation avec un corps malade dès le bas âge, dans un milieu familial éminemment hostile et avec des intuitions nettes de cruauté passée : les souffrances physiques et morales les plus aiguës le poursuivent sans répit18

Ces cas sont plus nombreux qu'on ne le suppose. Il faut voir en eux l'application d'une inflexible règle. Tous nos actes, suivant leur nature, se traduisent par un accroissement ou une diminution de liberté. De là, pour les coupables, la renaissance en des enveloppes misérables, prisons de l'âme, images et répercussion de leur passé.

Ni les problèmes de la vie individuelle, ni ceux de la vie sociale ne s'expliquent sans cette loi des renaissances. Tout le mystère de l'être est là. Par elle, notre passé s'éclaire et l'avenir s'agrandit. Notre personnalité revêt une ampleur inattendue. Nous comprenons que nous ne sommes pas apparus d'hier dans l'univers, comme beaucoup le croient encore ; bien au contraire, notre point d'origine, notre première naissance recule dans la profondeur des temps. Nous nous sentons reliés à cette humanité par mille liens, tissés lentement à travers les siècles ; son histoire est la nôtre ; nous avons voyagé avec elle sur l'océan des âges, affronté les mêmes périls, subi les mêmes revers. L'oubli de ces choses n'est que temporaire. Un jour, tout un monde de souvenirs se réveillera en nous. Le passé, l'avenir, l'Histoire tout entière, prendront à nos yeux un caractère nouveau, un intérêt profond. Notre admiration s'accroîtra pour des destinées si vastes. Les lois divines nous paraîtront plus grandes, plus sublimes. Et la vie elle-même deviendra belle et désirable, malgré ses épreuves, malgré ses maux !


1 Voir le Journal du 12 décembre 1907, article de M Ludovic Naudeau, témoin de la cérémonie. Voir aussi Yamato Damachi ou l'Ame japonaise et le livre du professeur américain Hearn, engagé dans une Université japonaise : Kakoro ou l'idée de la préexistence.


2 Voir Après la Mort : La doctrine secrète, l'Egypte, page 39.


3 Cité d'après P. C. Revel, le Hasard, sa loi et ses conséquences, page 193.


4 Le vulgaire ne peut voir aujourd'hui dans la métempsycose que le passage de l'âme humaine dans le corps d'êtres inférieurs. Dans l'Inde, en Egypte et en Grèce, elle était considérée d'une façon plus générale, comme la transmigration des âmes en d'autres corps humains. Nous sommes portés à croire que la descente de l'âme dans un corps inférieur à l'humanité n'était, comme l'idée de l'enfer dans le catholicisme, qu'un épouvantail destiné, dans la pensée des anciens, à effrayer les méchants. Toute rétrogradation de cette sorte serait contraire à la justice, à la logique, à la vérité. Elle est, d'ailleurs, rendue impossible par le fait que le développement de l'organisme fluidique ou périsprit ne permettrait plus à l'être humain de s'adapter aux conditions de la vie animale.


5 Voir Ed. Schuré, Sanctuaires d'Orient, pages 254 et suivantes.


6 Enéide, VI, 713 et suivantes.


7 On lit dans le Zohar, II, fol. 99 : «Toutes les âmes sont sujettes à la révolution (métempsycose, aleen b'gilgulah), mais les hommes ne connaissent pas les voies de Dieu, ce qui est heureux.» Josèphe (Antiq. XVIII, I, paragraphe 3) dit que le vertueux aura le pouvoir de ressusciter et de vivre à nouveau.


8 Matthieu, XI, 9, 14, 15.


9 Matthieu, XVII, 10 à 15.


10 Id., XVI, 13, 14 ; Marc, VIII, 28.


11 Voir Surate II, v. 26 du Coran ; Surate VII, v. 55 ; Surate XVII, v. 52 ; Surate XIV, v. 25.


12 Voir Tacite : Ab excessu Augusti, livre XVI, c. 30.


13 C'est ce qu'affirmait César dans ses Commentaires de la guerre des Gaules, liv. VI, chap. XIX, édition Lemerre, 1819.


14 Les Triades, publiées par Ed. Williams, d'après l'original gallois et la traduction d'Edward Darydd. Voir Gatien Arnoult, Philosophie gauloise, t. I°.


15 Tome I, pages 266, 267. Voir aussi H. D'Arbois de Jubainville, les Druides et les dieux celtiques, pages 137 à 140. Livre de Leinster, page 41 ; Annales de Tigernach, publiées par Whitley Stokes ; Revue Celtique, tome XVII, page 21 ; Annales des quatre maîtres, édition O. Donovan, tome I, 118, 119.


16 Maeterlink, le Temple enseveli, page 35.


17 Voir mon livre, le Monde invisible et la Guerre, passim.


18 Docteur Th. Pascal, les Lois de la Destinée, page 208.